mercredi 13 juin 2012

La St-Jean, York et la Dartmouth.

Dartmouth, York et St-Jean.

Si il y a un coin du Québec qui est bien nanti en rivières à saumons c’est la Gaspésie et encore plus Gaspé qui a trois rivières à proximité. C’est le comble du bonheur pour tous saumoniers.

Donc à l’invitation de mon ami Mychel Poirier je me rends pour une septième saison chez Salmo Salar. Beaucoup d’espoir car au cours des trois dernières années celui-ci m’a blanchi. C’est le Roi et lui seul décide du quand et du comment. Alors Go, quitte a revenir avec des grands rêves et de majestueuses images des cascades, rapides, sauts de saumons, marsouinages etc…

Dès mon arrivé, que c’est loin St-Jérôme,  quelques bières de bienvenue, voici qui ressouent au camp les amis Bruno Dugay, Carole Boutin, Richard Ste-Croix et Renée Lelièvre compagne de Mychel. A lire les noms de famille vous devez bien entendre l’accent Gaspésien. De plus ils arrivent avec des homards pour souper. Ici des homards de 1 lb ils ne connaissent pas, c’est minimum trois lbs. Le meilleur et c’est vrai. Évidemment le tout bien arrosé. Comme on ne s’étaient vu depuis un an on en avait long a se raconter. On s’est couché les pieds ronds et la tête pleine d’espoir pour la semaine à venir.





L'accueil au chalet. Tous des vrais Gaspésiens.





On est reçu aux gros homards de 3 lbs.

Les deux premières journées se sont passées sur la York. Les fosses du bas soient Petit Saumon et Wayne Taylor sans oublier le pont Baillargeon endroit de prédilection pour constater la montaison et faciliter la stratégie et les fosses à privilégier. Peine perdue, aucun saumon à vue même du pont. L’eau est basse comme en période d’étiage en août mais nous sommes le 1 juin.
Donc le Roi se comporte différemment. Les montaisons se font a la pleine lune et a l’eau basse aussi, mais au lieu de passer de fosse en fosse et prendre tout son temps et se concentrer en août dans les fosses de rétention, cette année il passe en flèche directement en amont sous l’œil médusé de quelques saumoniers connaisseurs. Les autres ignorants ce comportement inhabituel, continuent de pêcher sur des roches et en désespoir de causes abandonnent. Seul quelques fosses contingentés donnent des résultats, mais très peu.



Akian et Ozalik sont venu rendre une petite visite a leur grand-papa Myche sur la York. Beau dimanche en famille. Ça c'est la relève, ils commencent jeune a s'initier. Quelle belle vie.

Mais voilà que la chance nous sourit. Tant qu’a pêcher sur la York que je connais, Mychel me propose la St-Jean que je n’ai jamais eu l’occasion de visiter. D’autant plus que le tirage au sort nous donne le secteur 1 soit le bas de la rivière là où immanquablement commence la montaison. Et encore plus, très tôt on reçoit la visite de Richard Adams super guide qui nous confirme que la nuit dernière la marée à été très haute. Ragaillardi par cette nouvelle c’est donc sur les fosses Blackwells et Home que l’on débute notre attaque et attaque il y a eu. Mychel y a fait un doublé le matin. Deux douze lbs. Quand a moi j’ai dû modifier mon approche car mon lancé Switch a deux mains n’était pas a la hauteur. Deux sur trois n’avaient pas la présentation attendu pour Salmo Salar. Je suis donc revenu avec ma canne à une main et le résultat fût immédiat. Dans la fosse Blackwells sur le haut du rapide après seulement 5 lancés il a attaqué la noyé. L’eau est tellement cristalline sur la St-Jean s’en est débile à voir. Mais il a manqué la mouche et saisi le bas de ligne. J’en ai été quitte pour une tirette. Je vous confirme que c’est la première fois que je vois une attaque en direct. Même Mychel, assit confortablement sur la berge en a été témoin. Je me suis donc retiré de quelques pieds et laissé quelques secondes passer pour que le Roi regagne son trône et j’ai relancé au même endroit. L’attaque a été fulgurante et il ne l’a pas manqué et moi non plus. Comme cri souvent Cyril Chauquet  ‘’ Fish On’’. Belle bataille, sans saut mais toute en longueur. A trois reprises il m’a sorti toute la soie et beaucoup de réserve. Il a fini dans la puise et le geste de graciassions en final, les applaudissements des deux saumoniers en honneurs et remerciements.



Il a pas l'air d'un gars qui a mal au bras.



Et il est reparti le sacripant.



Il a tu l'air content. Pas le saumon, le gars.



12 ou 14 lbs? Vite la photo, il aime pas ça en dehors de l'eau.



Si necessaire le bouche à bouche...

Les jours suivants se sont passés entre les rivières, les amis, le chalet, Gaspé, fendre et corder du bois, bref profiter de la Gaspésie avec ses paysages.
Retour sur la York et le secteur 6 avec les fosses Murdoch, Fairbanks, Dexter et la Cuve. C’est un six perches. On a donc intérêt à y être tôt. On y arrive à 4 heures le matin et il y a déjà deux pêcheurs à Dexter. On fait une passe à Murdoch. Par la suite on monte à la Cuve. Le saumon est présent et bien visible. On a beau essayer la noyer et la sèche rien à faire. Il y a bien quelques frissons suite a une couple de montée sur la mouche mais aucune attaque solide. A un moment une belle truite de mer saute sur ma sèche. Manqué car je surveillais un gros saumon. Je relance et elle attaque à nouveau. Une belle truite de 22 pouces dans le 2 ½ lbs. Ce fût notre souper ce soir là.



Sur BBQ et une planche de cèdre. Écoeurant pour souper...


On voulait terminer au crépuscule à Dexter mais les autres aussi. La rotation nous donnait environ 1 heure d’attente. On a donc décidé de retourner au chalet.
Le lendemain on a visité la zone 10 et ses fosses Vicaire, Pont, Stoney Beaver Dam et Random. Aucun saumon à vue encore moins sur la ligne. Ce fût la fin pour la York. Les deux prochaines journées seront consacrées à la Dartmouth.



La fosse Breeder sur la Dartmouth. Vue de notre table à picnic.



Moi et Richard Adams. grosse vie sale...



Encore encore et encore. De toute façon c'est beau.



Le fameuses Falls au fond des Gorges.

La Dartmouth est superbe. Journée chaude et ensoleillé pour un décor sublime. Plusieurs fosses dont Smoke Adams,Run, Lemay et Home. Rien de toute la journée, mais qu’elle rivière. Demain dernière journée ce sera Les Falls avec les fosses Ladder et Tent en vue.
Levée à 12 :45 et rendu sur la rivière pour la barre du jour. Comme la Gaspésie est située à l’autre bout du fuseau horaire, c’est très tôt. Et celle fois on veut être les premiers à lancer la mouche. Après la descente au fond du canyon, là ou la barre du jour n’est pas encore arrivé, soit 3 :30 j’ai eu toute une surprise. Première passe, bang. Me voilà accroché sur un saumon d’une douzaine de lbs. 20 minutes plus tard et un peut plus de clarté on le gracie. Tout un trill.



Vers 4:00 le matin au fond du canyon.


Mychel me propose de recommencer à la sèche sur le pied de la fosse où il y a surement de gros saumons en attentes et mordeurs. Pendant ce temps il remonte le canyon, la bécosse est en haut. Je me place donc et je vois effectivement 5 gros saumons. Je lance la sèche et au deuxième lancé bang. Mychel vient tout juste de tourner au coin de l’escalier. J’ai beau siffler, crier, rien à faire. Mychel est sourd. Les chutes et les rapides couvrent ma voix. Je dois donc me démerder tout fin seul. Et en plus, j’ai affaire non pas a un monstre mais a un paquet de nerfs. Fou comme j’ai jamais vue. Saute ici, saute là, il n’arrêtait pas. Après plusieurs minutes de folie il se calme et maintenant il est fini. Il ne veut plus nager. Pas le choix, il doit nager pour le garder en vie jusqu'à l’arrivée de Mychel. Je lâche un cri à m’arracher les poumons, enfin le voilà. Prise de photos et lors du transfert de mains, il donne un coup de queue et le voilà parti. On le pensait fini, mais il s’était gardé une petite réserve. J’en garde un souvenir incroyable. Un 10 lbs et mon premier à la sèche. Et je l’ai vu monter sur la mouche comme dans un rêve. Et j’en rêve encore.



Exactement le même endroit mais en plein jour.

Vers 16 :00 et après quelques montées sur sèche sans mordre,  on a décidé que s’en était assez. On a serré nos cannes et pour moi ce sera, à la prochaine.
Je repars donc avec des souvenirs et des histoires à raconter. A qui voudra bien les écouter.



Un pays de géants. Et c'est chez nous.

Je serai sans aucun doute un grand-papa raconteur d’aventures…..vraies.